Après le désert et Palm Springs, la mer et Rio, Nicolas Ghesquière place la nature et Kyoto au coeur de sa nouvelle collection Croisière.

Se retrouver dans un monde inspir&eacute;, au c&oelig;ur de la spiritualit&eacute; et de la culture japonaise. Apr&egrave;s le d&eacute;sert et Palm Springs, la mer et Rio, Nicolas Ghesqui&egrave;re place la nature et Kyoto au coeur de ce nouveau voyage. Avec toujours en filigrane l&rsquo;architecture, comme axe de r&eacute;flexion et d&rsquo;inspiration. &quot;Op&eacute;rer une fusion entre l&rsquo;urbain et l&rsquo;organique si pr&eacute;gnante au Japon est le point de d&eacute;part de la collection Croisi&egrave;re&quot;,&nbsp;explique t-on. Une collection pr&eacute;sent&eacute;e ce dimanche 14 mai. L&rsquo;architecture refl&egrave;te cette recherche faite &agrave; la fois de d&eacute;pouillement et d&rsquo;harmonie, d&rsquo;allers-retours entre le monde contemporain et l&rsquo;histoire d&rsquo;une civilisation ancestrale avec un soin particulier pour chaque d&eacute;tail : le craquement des lattes de bois sous nos pas du Temple Tofukuji, le bleu violet des Iris qui contrastent avec l&rsquo;&eacute;clat dor&eacute; du Golden Temple, l&rsquo;odeur de l&rsquo;encens, la rigueur des graviers si soigneusement ratiss&eacute;s, la composition d&rsquo;un bento&hellip; &Eacute;veil des sens et concentration, s&eacute;ance de zazen et posture du lotus d&eacute;s notre arriv&eacute;e, le corps est pr&eacute;sent tout autant que l&rsquo;esprit. Un moment d&rsquo;immersion dans le quotidien des japonais au Nishiki Market avec ces &eacute;tranges brochettes de petits oiseaux grill&eacute;s, l&rsquo;odeur du s&eacute;same, du matcha vendu en vrac. On se laisse tenter par les couleurs chatoyantes des kimonos, la po&eacute;sie d&eacute;suette de microscopiques enveloppes, la pr&eacute;cision d&rsquo;un grand couteau ou l&rsquo;&eacute;pure d&rsquo;une simple tasse. Tout est beau. Esth&eacute;tique. Il nous faudra ensuite une heure a travers la campagne japonaise pour rejoindre au nord de Kyoto, le Miho Museum. C&rsquo;est l&agrave; que le d&eacute;fil&eacute; a lieu. Mang&eacute; par un oc&eacute;an de verdure, ce b&acirc;timent spectaculaire con&ccedil;u par l&rsquo;architecte&nbsp;Ieoh Ming&nbsp;Pei, ouvert en 1996, est&nbsp;le souhait de la femme d&#39;affaires Mihoko Koyama, h&eacute;riti&egrave;re de Toyobo.&nbsp;Et l&agrave;,&nbsp;c&rsquo;est un regard contemporain, t&eacute;moignant de la longue et riche collaboration entre la maison Vuitton et le pays du soleil levant. On a en t&ecirc;te Takashi Murakami, Yayoi Kusama, Rei Kawabuko et Hiroshi Fujiwara.&nbsp;

Le Zen, prononciation japonis&eacute;e du Dhyana bouddhiste d&eacute;signe la concentration, dans sa simplicit&eacute; exprim&eacute;e par la recommandation du grand Ma&icirc;tre fondateur Ehei D&ocirc;gen, &quot;Shikantaza&quot;,&nbsp;simplement s&rsquo;asseoir. Mais aussi ce regard de bienveillance que nous devons porter sur tout ce qui vit autant que sur les nuages, les arbres et les fleurs !&nbsp;Nous voici m&ucirc;rs&nbsp;pour nous abandonner &agrave; l&rsquo;appr&eacute;ciation attentive des silhouettes qui d&eacute;filent sous nos yeux. Pas de premier degr&eacute; mais une &eacute;vocation nuanc&eacute;e, dig&eacute;r&eacute;e, personnelle des samoura&iuml;s, des tenues des arts martiaux, des costumes de c&eacute;r&eacute;monies, des estampes figuratives. Passages cl&eacute;s, ces pulls en entrelacs de jersey et de cuirs qui rappellent les armures des guerriers japonais. On s&rsquo;amuse lorsque l&rsquo;on voit sur un sac ou une pochette les masques Kabuki. Le maquillage th&eacute;&acirc;tral&nbsp;ne fait qu&rsquo;accentuer la force des ces filles, cr&eacute;atures ou ambassadrices de cette transmutation que cherche aujourd&rsquo;hui Nicolas Ghesqui&egrave;re. Les codes de la maison fran&ccedil;aise sont l&agrave; mais cette collection embrasse avec d&eacute;sir ce puissant Japon qui nous fascine. Invit&eacute; d&rsquo;honneur de cette collection, le cr&eacute;ateur Kansa&iuml; Yamamoto, premier &agrave;&nbsp;avoir ouvert la voie a toute une g&eacute;n&eacute;ration de designers japonais. Pour la maison Louis Vuitton, il a sp&eacute;cialement dessin&eacute; ic&ocirc;nes, symboles et personnages, que l&rsquo;on croise sur certain mod&egrave;les, comme cette robe &agrave;&nbsp;paillettes, ou sur des accessoires. &nbsp;

Au pays de l&rsquo;image reine sous sa version virtuelle, mangas et animations, un moment de pure vision du monde concret, certes extr&ecirc;mement &eacute;tudi&eacute;, travaill&eacute;, jusque dans le contraste entre la suret&eacute; de la roche, la flexibilit&eacute; des v&eacute;g&eacute;taux, la forme d&eacute;pouill&eacute;e d&rsquo;un arbre qui se dessine dans la lumi&egrave;re. Pourquoi la pens&eacute;e que d&rsquo;aucun aurait pu trouver, sacril&egrave;ge d&rsquo;associer la &nbsp;futilit&eacute; de la mode &agrave; ce d&eacute;cor spirituel, ne me choque pas ? Peut &ecirc;tre parce que tout au bout de cette rigueur, l&rsquo;amour de la beaut&eacute;, de la perfection se trouve mise en exergue, objectiv&eacute; !&nbsp;Fa&ccedil;onner le r&eacute;el, en en respectant la vitalit&eacute; mouvante n&rsquo;est ce pas l&rsquo;intention ultime de la mode ?

Découvrez la collection Croisière 2018 de Louis Vuitton

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