Après avoir baladé journalistes, acheteurs et happy few aux quatre coins du monde, la "caravane de la mode" rentre au bercail cette saison, avec des défilés Croisière orchestrés en France pour la plupart. Mais que cache ce soudain changement de cap ? 

Il y a un an, &agrave; la m&ecirc;me &eacute;poque, on bouclait ses bagages pour le d&eacute;sert de Californie, le mus&eacute;e Miho, au nord de Kyoto et la galerie Palatine &agrave; Florence. Un tour du monde en 17 jours, sorte d&#39;all&eacute;gorie d&#39;un genre - la croisi&egrave;re - qui puise &eacute;videmment ses racines dans le voyage.

Logistique corn&eacute;lienne, co&ucirc;t carbone d&eacute;mesur&eacute;, ench&egrave;re permanente de &quot;showspaces&quot; aussi rares que spectaculaires... C&#39;est d&#39;une habitude m&eacute;galomane et wagn&eacute;rienne dont le petit monde de la mode se d&eacute;fait cette saison, avec un retour au bercail engag&eacute; par la plupart des maisons qui font d&eacute;filer leur collection &quot;Cruise&quot;.

Au carnet de route, en 2018 : Chanel, le 3 mai au Grand Palais, suivi par Dior le 25 mai aux Grandes Ecuries de Chantilly, Louis Vuitton le 28 mai &agrave; la fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence et Gucci, le 30 mai, dans la n&eacute;cropole archa&iuml;que des Alyscamps, &agrave; Arles. Il n&#39;y a que Prada, habitu&eacute; de la Fondazione de Milan, qui traverse&nbsp;l&#39;Atlantique pour d&eacute;filer &agrave; New York, le 4 mai.

Preuve que la &quot;passion&quot; se r&eacute;g&eacute;n&egrave;re plus qu&#39;elle ne s&#39;essouffle, et que la mode ne change pas de formule par souci d&#39;aust&eacute;rit&eacute;, cette nouvelle saison signe un retour aux fondamentaux du genre Croisi&egrave;re. C&ocirc;te atlantique, tendance Dinard ou Biarritz,&nbsp;French Riviera&hellip; Ces lieux et th&egrave;mes, plus Belle Epoque que new gen, &eacute;voquent la grande vogue des stations baln&eacute;aires, l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;un art de vivre tr&egrave;s bcbg&hellip;et des v&ecirc;tements de vill&eacute;giature qui vont avec.

Gabrielle Chanel, Christian Dior ou Louis Vuitton eux-m&ecirc;mes&nbsp;en ayant fait l&rsquo;exp&eacute;rience, entre la fin du XIXe si&egrave;cle et les ann&eacute;es 1960, cette d&eacute;marche est donc un moyen parmi d&rsquo;autres de faire parler l&rsquo;h&eacute;ritage de maisons s&eacute;culaires...&nbsp;tout en le twistant. Montaigne avait besoin de vacances.

Quel avenir pour les défilés Croisière ?

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