A l’aune d’une action assidue auprès des visiteurs et des artistes conviés entre ses murs, la Fondation d’entreprise Louis Vuitton, inaugurée en octobre 2014, a inscrit une nouvelle cartographie de l’art contemporain et moderne à Paris et à l’international. Bernard Arnault, mécène et président de l’institution, répond à L’Officiel Art.


Propos recueillis par Yamina Bena&iuml; 
Portrait: Bernard Arnault&nbsp;&agrave; gauche et Frank Gehry

L&rsquo;OFFICIEL ART : L&rsquo;automne 2016 a marqu&eacute; le deuxi&egrave;me anniversaire de la Fondation Louis Vuitton. Mais l&rsquo;ancrage de ce projet trouve sa source dans votre engagement, depuis pr&egrave;s de 25 ans, aupr&egrave;s des mus&eacute;es de France, dans des programmes &eacute;ducatifs, des actions humanitaires. Quelles sont les lignes du socle identitaire qui a donn&eacute; jour &agrave; la mise en &oelig;uvre du projet de la Fondation ? En d&rsquo;autres termes, qu&rsquo;est-ce qui, dans les racines du groupe LVMH, a permis l&rsquo;&eacute;panouissement d&rsquo;un tel projet ?

BERNARD ARNAULT : Pour Paris, la Fondation Louis Vuitton est une nouvelle aventure culturelle. Elle se pr&eacute;sente comme un autre lieu consacr&eacute; &agrave; l&rsquo;art, &agrave; l&rsquo;art contemporain en particulier, un lieu d&rsquo;&eacute;changes, aussi, avec les artistes, avec le public parisien, fran&ccedil;ais et du monde entier. Elle veut susciter l&rsquo;&eacute;motion et la r&eacute;flexion de ses visiteurs par un dialogue spontan&eacute;. La Fondation est un projet diff&eacute;rent parce que priv&eacute;, permis par le m&eacute;c&eacute;nat de LVMH, de ses Maisons et de Louis Vuitton en coh&eacute;rence avec les valeurs port&eacute;es par l&rsquo;ensemble des collaborateurs du groupe et par ses actionnaires. La Fondation d&eacute;passe l&rsquo;&eacute;ph&eacute;m&egrave;re ; elle refl&egrave;te un v&eacute;ritable &eacute;lan optimiste. Elle montre aussi une passion pour la libert&eacute;. Elle est un r&ecirc;ve devenu r&eacute;alit&eacute;. Car c&rsquo;est bien parce que les Maisons de LVMH, Louis Vuitton en particulier, sont port&eacute;es par l&rsquo;excellence de leurs cr&eacute;ations, qu&rsquo;elles participent depuis bien longtemps &agrave; un art de vivre indissociable d&rsquo;une culture humaniste. Leur r&eacute;ussite doit beaucoup &agrave; notre patrimoine artistique et culturel. Ainsi, depuis de nombreuses ann&eacute;es, ai-je souhait&eacute; qu&rsquo;une part de ce succ&egrave;s soit partag&eacute;e avec les artistes, les cr&eacute;ateurs, les penseurs, le grand public et les jeunes en particulier. D&egrave;s 1991, avec l&rsquo;arriv&eacute;e de Jean-Paul Claverie &agrave; mes c&ocirc;t&eacute;s, LVMH est devenu l&rsquo;une des toutes premi&egrave;res entreprises m&eacute;c&egrave;nes en France par notre action en faveur du patrimoine artistique, de la jeunesse et de projets humanitaires. Nous avons tr&egrave;s t&ocirc;t &eacute;voqu&eacute; l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une Fondation, un lieu mettant en &oelig;uvre notre engagement pour l&rsquo;art et la culture. Nous avons tenu le cap pour parvenir &agrave; bon port en cet automne 2014. Ces ann&eacute;es de m&eacute;c&eacute;nat de LVMH, cette proximit&eacute; de Louis Vuitton avec les artistes sont all&eacute;es de pair avec ma passion pour la cr&eacute;ation. Une passion qui m&rsquo;a donc conduit &agrave; b&acirc;tir la Fondation Louis Vuitton, un lieu &agrave; Paris, qui puisse rendre hommage aux artistes, qui puisse se r&eacute;aliser avec les artistes et les mobiliser. Parce qu&rsquo;il est l&rsquo;un des plus grands architectes de notre &eacute;poque, je savais que Frank Gehry rel&egrave;verait ce d&eacute;fi et cr&eacute;erait un b&acirc;timent embl&eacute;matique de l&rsquo;architecture du XXIe si&egrave;cle. Parce que notre groupe &eacute;tait le seul &agrave; pouvoir le faire &agrave; un niveau international de fa&ccedil;on aussi forte et l&eacute;gitime, LVMH a &oelig;uvr&eacute; au rapprochement de deux univers : celui de l&rsquo;entreprise et celui des artistes. La Fondation Louis Vuitton, fondation d&rsquo;entreprise riche d&rsquo;une programmation artistique ouverte aux artistes et aux cr&eacute;ateurs du monde entier et de toutes les disciplines, de la peinture &agrave; la vid&eacute;o, de la mode &agrave; la photographie&hellip;, en constitue d&eacute;sormais l&rsquo;accomplissement.

Le m&eacute;c&eacute;nat priv&eacute; implique un engagement, un choix d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment assum&eacute; qui r&eacute;pond &agrave; l&rsquo;identit&eacute; du m&eacute;c&egrave;ne : la Fondation Louis Vuitton illustre, en premier lieu, votre vif int&eacute;r&ecirc;t pour l&rsquo;architecture, quelles autres valeurs sous-tendent votre ambitieux projet ?

L&rsquo;architecture est en effet l&rsquo;une de mes passions. Aussi, partout dans le monde, la cr&eacute;ativit&eacute; du groupe se refl&egrave;te au travers de ses r&eacute;alisations architecturales, fruits de collaborations toutes passionnantes avec les plus grands architectes&hellip;. Entre autres exemples, il y a quelques ann&eacute;es, avec Christian de Portzamparc pour la Tour LVMH &agrave; New York puis pour le chai de Ch&acirc;teau Cheval Blanc &agrave; Saint-Emilion, aujourd&rsquo;hui avec l&rsquo;agence japonaise Sanaa pour la r&eacute;ouverture de la Samaritaine au c&oelig;ur de Paris&hellip; Le m&eacute;c&eacute;nat de LVMH avait donc naturellement vocation, d&egrave;s l&rsquo;origine, &agrave; s&rsquo;inscrire dans une structure p&eacute;renne : j&rsquo;associais le projet de la Fondation Louis Vuitton &agrave; la r&eacute;alisation d&rsquo;un geste architectural pour Paris ! Celui de Frank Gehry pour la Fondation Louis Vuitton incarne cette volont&eacute; : permettre, par notre soutien, aux plus grands cr&eacute;ateurs d&rsquo;exprimer la mesure de leur talent&hellip; Le choix de Frank Gehry a &eacute;t&eacute; pertinent car la Fondation Louis Vuitton est d&eacute;j&agrave; unanimement salu&eacute;e comme l&rsquo;une des &oelig;uvres embl&eacute;matiques de l&rsquo;architecture du XXIe si&egrave;cle ! Cette r&eacute;ussite tient, &agrave; mes yeux, &agrave; ce que les artistes, dans leur libert&eacute; de pens&eacute;e et de cr&eacute;ation, nous transmettent leur &eacute;lan vers le futur... La Fondation Louis Vuitton est un acte de foi dans la libert&eacute;, celle d&rsquo;un monde ouvert au talent, &agrave; l&rsquo;innovation, &agrave; la cr&eacute;ativit&eacute;, &agrave; l&rsquo;&eacute;motion&hellip;

&nbsp;

Ainsi, au-del&agrave; de la teneur du travail d&eacute;velopp&eacute; au sein de la Fondation, le b&acirc;timent de Frank Gehry est, en soi, un manifeste, dont l&rsquo;identit&eacute; enrichit le patrimoine de Paris. Prouesse technique et ampleur esth&eacute;tique mais aussi g&eacute;n&eacute;rosit&eacute;, tant le b&acirc;timent entre en dialogue avec le paysage, les &eacute;l&eacute;ments, le ciel et le public : quelles ont &eacute;t&eacute; les phases du dialogue que vous avez men&eacute; avec l&rsquo;architecte ? Le th&egrave;me du paysage et de sa pr&eacute;servation figurait-il parmi vos pr&eacute;occupations essentielles en termes de cahier des charges ?

&ldquo;J&rsquo;ai eu &agrave; c&oelig;ur de concevoir pour Paris un vaisseau magnifique qui symbolise la profonde vocation culturelle de la France&rdquo;, d&eacute;clarait Frank Gehry lors de l&rsquo;inauguration de la Fondation Louis Vuitton. D&egrave;s sa d&eacute;couverte du Bois de Boulogne et du Jardin d&rsquo;Acclimatation, Frank Gehry imagina un b&acirc;timent o&ugrave; le verre viendrait dialoguer avec la nature environnante, tout en offrant un &eacute;lan cr&eacute;atif in&eacute;dit. Les premi&egrave;res esquisses t&eacute;moignent de cette vision &agrave; la fois tourn&eacute;e vers l&rsquo;avenir et respectueuse du site. Un dialogue sensible entre l&rsquo;&eacute;difice et le lieu : utilisation du verre qui refl&egrave;te le bois et &eacute;voque l&rsquo;architecture des serres selon Gehry et fait aussi &eacute;cho &agrave; une longue tradition fran&ccedil;aise d&rsquo;architecture de verre : pensez &agrave; la galerie des glaces au Grand Palais ou encore &agrave; la Pyramide du Louvre&hellip;

"Un lieu de rencontre émotionnelle et de conscience entre le public et le monde des artistes." Bernard Arnault

Cet &eacute;crin architectural joue fortement dans la perception du lieu, comme s&rsquo;il agissait en outil de communion avec les visiteurs, il semble d&eacute;vou&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;motion, &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rimentation, au partage : au regard des tourments de l&rsquo;&eacute;poque votre mission s&rsquo;en trouve-t-elle renforc&eacute;e de tenter, par l&rsquo;outil d&rsquo;exception que constitue le b&acirc;timent et ce qu&rsquo;il abrite, de capter diff&eacute;rentes typologies de publics ?

L&rsquo;&eacute;difice imagin&eacute; par Frank Gehry n&rsquo;est pas un &eacute;crin neutre pour les &oelig;uvres qu&rsquo;il abrite. La qualit&eacute; du lieu contribue &agrave; mettre le visiteur dans un &eacute;tat d&rsquo;esprit propre &agrave; se laisser surprendre par l&rsquo;Art. L&rsquo;&eacute;motion, l&rsquo;&eacute;tonnement, la surprise, l&rsquo;audace, sont autant de valeurs partag&eacute;es par les cr&eacute;ateurs de g&eacute;nie, qu&rsquo;ils soient architectes ou artistes. Le mus&eacute;e ne fonctionne pas ici comme un espace herm&eacute;tique enfermant des &oelig;uvres. Au contraire, il invite le visiteur &agrave; un &eacute;change, un dialogue. Dans l&rsquo;architecture dessin&eacute;e par Frank Gehry il n&rsquo;y a pas d&rsquo;enfermement, pas de s&eacute;paration nette entre int&eacute;rieur et ext&eacute;rieur : l&rsquo;&eacute;difice est pens&eacute; comme une invitation &agrave; d&eacute;couvrir les &oelig;uvres, au cours d&rsquo;un voyage en cr&eacute;ation. On parle souvent de grand voilier, parfois de nuage, l&rsquo;essentiel est ici le mouvement, l&rsquo;harmonie. Le b&acirc;timent imagin&eacute; par Gehry est une &oelig;uvre dynamique, tourn&eacute;e vers l&rsquo;avenir, il provoque l&rsquo;&eacute;motion du visiteur.

&nbsp;

Dans le cadre du programme de m&eacute;c&eacute;nat d&rsquo;expositions que vous avez men&eacute; depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 1990, vous avez mis en place, de fa&ccedil;on assez novatrice, des ateliers p&eacute;dagogiques &agrave; destination des enfants et des &eacute;tudiants, parfois assortis de concours : votre ambition &eacute;tant de toucher tous les milieux sociaux, culturels : comment la Fondation prend-elle le relais de cette initiative ?

A partir du d&eacute;but des ann&eacute;es 1990, autour de chacune des grandes expositions &ndash; une quarantaine - dont LVMH a &eacute;t&eacute; le m&eacute;c&egrave;ne, ont &eacute;t&eacute; syst&eacute;matiquement d&eacute;ploy&eacute;s &agrave; notre initiative et par nos propres &eacute;quipes, des programmes p&eacute;dagogiques et humanitaires sp&eacute;cifiques. Cela a constitu&eacute; pendant de nombreuses ann&eacute;es la &ldquo;signature&rdquo; de notre m&eacute;c&eacute;nat, que nous voulions &ecirc;tre &ldquo;actif&rdquo; et pleinement engag&eacute; aupr&egrave;s des institutions et des grands mus&eacute;es que nous soutenions. Pendant quinze ans, les Classes LVMH &ndash; D&eacute;couverte et P&eacute;dagogie &ndash; ont ainsi permis &agrave; pr&egrave;s de 40 000 enfants venus de tous milieux sociaux, de la France enti&egrave;re, de d&eacute;couvrir les artistes et les &oelig;uvres clefs de l&rsquo;histoire de l&rsquo;art &agrave; travers une action p&eacute;dagogique fond&eacute;e sur l&rsquo;&eacute;veil artistique, par la formation esth&eacute;tique du regard&hellip; Cette exp&eacute;rience, tr&egrave;s novatrice &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, a d&rsquo;ailleurs inspir&eacute; depuis bon nombre d&rsquo;institutions culturelles. J&rsquo;ai souhait&eacute; que cette action en faveur des enfants et du jeune public soit non seulement prolong&eacute;e mais m&ecirc;me amplifi&eacute;e au travers de la programmation et des actions de la Fondation Louis Vuitton, dont la vocation est de soutenir les artistes et de rapprocher le plus large public de leurs cr&eacute;ations. Ainsi, chaque week-end, des centaines d&rsquo;enfants profitent de parcours d&rsquo;&eacute;veil artistique et d&rsquo;ateliers anim&eacute;s par les m&eacute;diateurs de la Fondation. Par ailleurs, les &ldquo;micro-visites&rdquo; r&eacute;serv&eacute;es aux familles, parents et enfants r&eacute;unis dans un moment exceptionnel de partage et de d&eacute;couverte, remportent &eacute;galement un tr&egrave;s grand succ&egrave;s ! En outre, nous portons une attention toute particuli&egrave;re aux plus fragiles d&rsquo;entre nous, celles et ceux qui sont trop souvent exclus du monde de la culture et de la cr&eacute;ation artistique. J&rsquo;y tiens personnellement beaucoup. Un exemple pr&eacute;cis : j&rsquo;ai voulu r&eacute;pondre &agrave; l&rsquo;appel du Secours Populaire fran&ccedil;ais avec lequel nous avons conduit, fin 2015, une op&eacute;ration en faveur de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la culture des plus d&eacute;favoris&eacute;s et organis&eacute; une vente aux ench&egrave;res qui a mobilis&eacute; plus de 200 artistes et a permis de recevoir plusieurs centaines d&rsquo;enfants et de familles en situation de grande pr&eacute;carit&eacute;&hellip; Toutes ces initiatives en faveur du public ont &eacute;t&eacute; r&eacute;compens&eacute;es par le succ&egrave;s aupr&egrave;s du public de la Fondation Louis Vuitton, dont je tiens ici &agrave; rappeler qu&rsquo;elle a accueilli, depuis son ouverture en octobre 2014, plus de 2 millions de visiteurs.

&nbsp;

Facade d'entré de la Fondation Louis Vuitton

Daniel Buren, "L'observatoire de la lumière", travail in-situ, Fondation Louis Vuitton, Paris, 2016, détail

Auditorium Ellsworth Kelly, Fondation Louis Vuitton

Paul Gauguin, "aha oé feii" (Eh quoi, tu es jalouse ?), été 1892.

Tacita Dean (1965, Royaume-uni) "Majesty" (Portrait), 2007.

Georges Braque, "Le château de la Roche-Guyon", 1909.

Wolfgang Tillmans, "Torso", 2013.

Yang Fudong, "Seven intellectuals in Bamboo forest", Part V, 2007, film 35 mm transféré en numérique, n/b, son, 1h30 mn.

Le manque, voire l&rsquo;absence, de dimension &eacute;motionnelle et sensible dans l&rsquo;approche et la rencontre entre les publics et les cr&eacute;ateurs est l&rsquo;un des facteurs les plus commun&eacute;ment reproch&eacute;s aux institutions : comment avez-vous r&eacute;fl&eacute;chi cette dimension consid&eacute;r&eacute;e aujourd&rsquo;hui comme essentielle ?

Le mus&eacute;e n&rsquo;est plus aujourd&rsquo;hui uniquement un lieu de conservation et d&rsquo;exposition des &oelig;uvres. Il convient d&rsquo;y adjoindre une dimension vivante d&rsquo;&eacute;veil &eacute;motionnel, de p&eacute;dagogie ; le soin apport&eacute; aux accrochages et la grande qualit&eacute; des publications de la Fondation en t&eacute;moignent. Mais cela n&rsquo;est pas suffisant et nous avons eu &agrave; c&oelig;ur d&rsquo;instaurer un dialogue direct entre le public et les artistes.

&nbsp;

La Fondation est &eacute;galement tr&egrave;s active dans le domaine des commandes aux artistes, la derni&egrave;re en date &eacute;tant l&rsquo;intervention de Daniel Buren sur le b&acirc;timent, envisagez-vous de prolonger et de consolider ce volet ?

D&egrave;s l&rsquo;inauguration nous avons tenu &agrave; ce que la Fondation soit un lieu &ldquo;inspirant&rdquo; pour les artistes, par la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un ambitieux programme de commandes artistiques. Des &oelig;uvres p&eacute;rennes (Ellsworth Kelly, Olafur Eliasson, Adrian Villar Rojas, Isa Genzken) qui dialoguent avec l&rsquo;architecture. Dans l&rsquo;esprit de Frank Gehry elles constituent autant d&rsquo;invitations &ndash; notamment pour le jeune public &ndash; &agrave; d&eacute;couvrir la programmation artistique en entrant dans les galeries pr&eacute;sentant les expositions temporaires et la Collection permanente.

&nbsp;

L&rsquo;action de la Fondation hors les murs, &agrave; l&rsquo;international, est d&eacute;j&agrave; amorc&eacute;e, notamment via l&rsquo;Espace culturel Louis Vuitton de Munich, o&ugrave; a &eacute;t&eacute; r&eacute;cemment pr&eacute;sent&eacute;e une exposition de Chantal Akerman et Annette Messager : quelle ampleur envisagez-vous d&rsquo;offrir &agrave; cet ancrage international ?

De m&ecirc;me que les visiteurs du monde entier nous font l&rsquo;honneur de venir d&eacute;couvrir la Fondation &agrave; Paris, de m&ecirc;me, le Fondation se devait d&rsquo;aller &agrave; la rencontre de son public &agrave; l&rsquo;international.

Ce programme Hors-les-murs a &eacute;t&eacute; inaugur&eacute; par l&rsquo;Exposition Frank Gehry qui apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute;e &agrave; P&eacute;kin puis Tokyo a &eacute;t&eacute; &ndash; sous une forme nouvelle &ndash; pr&eacute;sent&eacute;e &agrave; Venise en lien avec la biennale d&rsquo;architecture. A l&rsquo;image de l&rsquo;exposition de Chantal Akerman et Annette Messager &agrave; Munich, les espaces Hors-les-murs accueilleront des expositions temporaires destin&eacute;es &agrave; pr&eacute;senter les &oelig;uvres de la Collection. Ces expositions, dont la programmation est assur&eacute;e par la direction artistique de la Fondation, sont bien s&ucirc;r pens&eacute;es en r&eacute;sonance avec les expositions et les accrochages dans le b&acirc;timent de Frank Gehry.

"Le musée n'est plus uniquement un lieu de conservation et d'exposition d'œuvres." BA

L&rsquo;exposition &ldquo;Les clefs d&rsquo;une passion&rdquo; r&eacute;unissait une soixantaine d&rsquo;&oelig;uvres, dont des pr&ecirc;ts exceptionnels &ndash; du Cri de Munch &agrave; La Danse de Matisse &ndash;, consentis &agrave; l&rsquo;aune de l&rsquo;inscription historique de votre engagement et de l&rsquo;envergure de la directrice artistique de la Fondation, Suzanne Pag&eacute; : quels sont vos projets en termes de renforcement des interactions avec les grandes institutions internationales ?

&ldquo;Les clefs d&rsquo;une passion&rdquo; r&eacute;unissaient effectivement des chefs-d&rsquo;&oelig;uvre venus du monde entier, sous la direction de Suzanne Pag&eacute;, la directrice artistique de la Fondation. Depuis de nombreuses ann&eacute;es, avant m&ecirc;me la cr&eacute;ation de la Fondation, le m&eacute;c&eacute;nat du groupe LVMH a contribu&eacute; &agrave; la r&eacute;alisation de grandes expositions. C&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; cet engagement de longue date que nous avons pu nouer des relations de confiance &ndash; et d&rsquo;amiti&eacute; &ndash; avec les plus grandes institutions en France et &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger. L&rsquo;exceptionnelle exposition Chtchoukine, inaugur&eacute;e &agrave; l&rsquo;automne 2016, illustre aussi cette complicit&eacute; qui unit la Fondation aux grands mus&eacute;es : le mus&eacute;e de l&rsquo;Hermitage et le mus&eacute;e Pouchkine ont ainsi accept&eacute; de nous pr&ecirc;ter des toiles qui, habituellement, ne sortent pas de Russie. Pr&ecirc;ts de mus&eacute;es internationaux &agrave; la Fondation mais &eacute;galement pr&ecirc;ts d&rsquo;&oelig;uvres de la Collection &agrave; d&rsquo;autres institutions qui en font la demande, il s&rsquo;agit de relations constructives d&rsquo;estime et de confiance.

&nbsp;

L&rsquo;auditorium, dont la qualit&eacute; acoustique est reconnue, est &agrave; la fois un lieu destin&eacute; aux concerts o&ugrave; diff&eacute;rentes musiques sont donn&eacute;es, y compris dans le cadre de master-classes, &agrave; la danse, mais aussi &agrave; la r&eacute;flexion avec des colloques, qu&rsquo;est-ce qui vous a incit&eacute; &agrave; mettre en place ce dispositif ?

L&rsquo;auditorium est un lieu assez rare puisqu&rsquo;ouvert sur l&rsquo;ext&eacute;rieur, le bassin et la cascade en particulier. Il permet une ouverture pluridisciplinaire indispensable &agrave; la vie de la Fondation, la musique en tout premier lieu. Une programmation musicale y est d&eacute;velopp&eacute;e, en particulier, avec des s&eacute;ries de concerts consacr&eacute;es aux jeunes virtuoses du piano, &agrave; des master classes comme celle de Gautier Capu&ccedil;on pour le violoncelle ou &agrave; l&rsquo;Acad&eacute;mie Seiji Ozawa. Les jeunes musiciens mais aussi les grands virtuoses, je ne citerai que Lang Lang ou Vladimir Spivakov, ont &eacute;t&eacute; nos invit&eacute;s ; la musique classique mais aussi toutes les musiques, je pense &agrave; Kraftwerk, &agrave; Kanye West&hellip; Forte d&rsquo;une acoustique remarquable, la Fondation est d&eacute;j&agrave; reconnue comme un lieu cher aux m&eacute;lomanes de tout &acirc;ge, de tout genre !

&nbsp;

L&rsquo;&eacute;difice est votre don &agrave; la Ville de Paris, puisque 55 ans apr&egrave;s son inauguration, il est destin&eacute; &agrave; rejoindre le patrimoine immobilier de la capitale : comment avez-vous pr&eacute;vu d&rsquo;orchestrer cet engagement vers le futur ?

Le b&acirc;timent de la Fondation est, en effet, construit sur un terrain appartenant &agrave; la Ville de Paris. Au terme de l&rsquo;accord d&rsquo;une dur&eacute;e de 55 ans conclu avec la Ville, il reviendra aux Parisiens. C&rsquo;est notre engagement de m&eacute;c&egrave;ne pour le patrimoine artistique et historique de Paris. L&rsquo;art est une &eacute;motion et un &eacute;lan &agrave; partager.

&Agrave; VOIR

Fondation Louis Vuitton, 8, avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne &ndash; Paris 16, 
T. 01 40 69 96 00, tous les jours sauf le mardi, lundi, mercredi et jeudi de 12h &agrave; 19h, 
vendredi de 12h &agrave; 23h, samedi et dimanche de 11h &agrave; 20h, fondationlouisvuitton.fr

Entretien avec Bernard Arnault, Fondation d'entreprise Louis Vuitton

Recommandé pour vous

Art

Heart of Glass

Woman

Chanel

Art

Salomon x Theo Tagholm: A Digital Journey of Freedom at the Grand Palais

Woman

Kayleigh Ferrani van Ruiven — Founder of SEABASS

Woman

Traveling in Style

Beauty

The sacred ritual of skin: Creed’s body luxuries

Watches

Chanel

Fashion Week

Zimmermann Spring 26 Paris Fashion Week